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LE SILENCE

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Qu’avons-nous fait du silence ?

 

Dans les ascenseurs, les magasins, les hôtels, les espaces de travail, cherche silence désespérément.

 

Dans les réunions, les entretiens, cherche silence subrepticement.

 

Notre temps est devenu celui du remplissage, du bavardage, de l’instantanéité et le silence, pour beaucoup, n’est plus.

 

Le silence n’est pas l’absence totale de bruit. Il peut être ce chant d’oiseau, ce bruissement dans les arbres, ce son de piano. Il est avant tout porteur d’harmonie, de mélodie.

 

Faire silence en soi : Être avec soi-même

Le silence pour certains est synonyme d’ennui, de malaise, de vide. Car être dans le silence, c’est prendre le risque de se retrouver face à soi-même et cela peut apparaître comme quelque chose de vertigineux, d’incontrôlable et donc d’insécure.

Comment passer alors d’ « être face à soi-même » à « être avec soi-même » ?
Et si le silence s’apprivoisait telle la rencontre entre le renard et le Petit Prince ? Spontanément ou avec de petits rituels.

Faire silence, c’est aussi arrêter tous nos bruits intérieurs qui nous dispersent, nous diluent et nous écartent de notre être profond.

Le silence ouvre à l’ancrage, à la verticalité. Il est énergie centripète là où l’agitation, la parole continue et le bruit sont énergie centrifuge. Il nous permet de nous rassembler comme un retour sur soi, de nous relier à l’instant présent, à nos ressources intérieures. De nous recentrer sur nos fondamentaux et de nous apaiser afin de prendre notre place et d’être au contact de notre puissance. S’en suit un alignement intérieur.

Là où le bruit est remplissage, le silence est déploiement.

 

Faire silence pour l’Autre, faire silence pour créer ce « Nous » : Est-on encore en capacité de s’écouter ?

Le silence permet de se centrer sur l’autre et sur la relation. Il est créateur d’espaces. Ces interstices, ces inframinces pour se laisser penser, laisser l’autre élaborer, respirer au sens propre comme au figuré. Il devient un espace de discernement, de prise de recul dans un mouvement créateur pour chacun.

Donner sa parole et son silence et créer en retour une parole et le silence de l’Autre. Le silence devient alors flux dans un mouvement de donner-recevoir.

Qui n’a jamais ressenti cette envie de fuir ou de stopper net son interlocuteur, abreuvé(e) de ses paroles ?

Mais avec qui parlait-il donc ? Point de dialogue en fait. Un soliloque où nous devenons le réceptacle de son agitation intérieure, de sa frustration, de sa colère ou de sa fatuité. Un seul a sa place dans cette absence de relation. Lui !
Il se rassure là où nous nous ennuyons, nous impatientons et déclarons forfait par KO.

Se taire n’est pas renoncer à parler, c’est créer les conditions d’une véritable rencontre. Quelque chose à co-créer où l’un et l’autre ont leur place tour à tour et ensemble. Une danse dans un corps à corps tout en fluidité.

Faire silence, donner du silence, « se passer le silence » comme dirait Monique Jansen, c’est se saisir du temps favorable pour parler. Le temps de l’occasion opportune, c’est à dire le « Kairos ». C‘est passer du bruit au dialogue.

Etre dans le silence avec l’Autre, c’est être ensemble dans une forme de communion là où « le temps suspend son vol » (Lamartine).

 

Questions

  • Comment vous sentez-vous avec le silence ?
  • Quelle place accordez-vous au silence dans vos échanges avec les autres ?
  • Si le silence avait un message pour vous, quel serait-il ?
  • Imaginez que l’on vous dise : « Demain, le silence disparaît à jamais ».
  • Que faîtes-vous sur le champ ? Qu’est-ce que cela dit de vous et de vos besoins ?