La supervision est un espace de prise de recul, de questionnement, d’élaboration de sa pensée, de sa pratique et de sa posture professionnelles. A la différence du coaching qui est davantage une mise en action, elle est plutôt une mise en réflexion.
En fait, il s’agit pour le professionnel d’adopter une approche réflexive de sa pratique pour la faire évoluer.
Ainsi, résumée en plusieurs questions principales, la supervision aurait pour objet de regarder :
Ce que je fais, comment je le fais ? Qu’est-ce que cela produit ? Qu’y a-t-il à améliorer, abandonner, remettre en question ?
S’il fait partie des fondamentaux déontologiques du coach professionnel, l’espace de supervision s’est invité dans les entreprises et s’adresse désormais aux dirigeants, DRH, managers, agents du changement.
Etre supervisé quand on est dirigeant, manager ou DRH
Pour répondre à quels enjeux ?
En premier lieu et d’un point de vue global, les organisations protéiformes au fil des enjeux et des stratégies, les transformations successives, la flexibilité et la réactivité attendue des acteurs de l’entreprise, la pression en continu, l’attention aux RPS, les projets qui se succèdent, les uns après les autres peuvent mettre à mal les professionnels que sont les dirigeants, managers hiérarchiques ou de projet, DRH.
D’un point de vue plus personnel, les doutes et les questionnements, la solitude dans l’exercice de sa fonction, le besoin, non satisfait et souvent reporté, de se poser pour réfléchir, « lever la tête du guidon » est le quotidien de bien des dirigeants, managers et DRH.
Certains toutefois pensent qu’il faut avoir de vraies difficultés pour être accompagné, d’autres ont la certitude de bien faire et éludent toute remise en question. Ou alors, ils considèrent qu’ils n’ont pas le temps.
Et pourtant, comme le dit, Peter Drucker, dans un environnement qui évolue très vite, il faut savoir ralentir. Plus cela bouge vite autour de soi, plus l’attention est importante (je pourrais ajouter la tension) et pour cultiver cette attention permanente, il est essentiel de ralentir.
Que peut-on attendre de la supervision ?
Or, que l’on soit dirigeant d’une TPE, d’une ETI, d’une PME, d’une structure publique ou associative, ou que l’on soit manager dans un positionnement hiérarchique ou transverse, ou encore DRH, RRH ou agent du changement, questionner et repenser sa pratique et sa posture, oser regarder sa relation au pouvoir ou à l’autorité, la nature de ses interactions lors de moments réguliers permet :
- Un développement professionnel, voire personnel, en continu,
- Une montée en compétences,
- Une compréhension systémique des situations en lien avec les enjeux individuels et collectifs,
- Une réassurance dans l’exercice de ses fonctions, dans ses prises de décision ou de position,
- Un alignement de son identité personnelle et professionnelle,
- Un gain en sérénité.
Pour conclure, cela revient à nettoyer ses lunettes ou balayer ses angles morts pour voir et comprendre autrement et par la suite agir.
La supervision peut se faire individuellement ou en groupe. Précisons que la supervision de groupe n’est pas du co-développement. Les processus sont variés, mobilisants, parfois décalés et se font en intelligence de situation et notre approche est centrée sur la systémique.
La supervision de coach professionnel
Un principe déontologique
C’est un espace professionnel où le coach peut déposer, réfléchir, expérimenter et challenger sa pratique et sa posture en sécurité.
A cette fin, elle permet une mise en lumière de ses zones aveugles, ses croyances, ses contre-transferts et transferts et qui viennent quelque part limiter sa compétence professionnelle.
Par ailleurs, il s’agit également de renforcer sa sécurité ontologique, de revisiter son éthique.
En effet, comment aider son client si on est soi-même happé par sa situation, si l’on ressent de l’agacement, de la tristesse ou de la peur face à un client- individuel ou collectif- et que l’on ne sait pas quoi en faire ? Qu’on est davantage à réfléchir sur ce que l’on va faire dans l’ici et maintenant plutôt que d’être avec son client, tout en lien et en accueil de ce qui se passe pour intervenir de manière puissante ? Comment poser les fondamentaux en coaching avec ses clients ? Comment éviter d’être instrumentalisé par le système dans lequel on intervient ?
Ainsi, la supervision s’inscrit dans une dynamique coopérative et en émergence, à partir d’un cadre contenant posé par le superviseur.
Nous pratiquons la supervision de groupe et la supervision individuelle de coach.
Dans la supervision de groupe, le superviseur n’exerce pas une place centrale mais génère la participation de tous, en intelligence collective et avec la mise en place de processus délégués. Chacun peut être client et coach selon ses besoins.
Ce mode de supervision permet :
- La responsabilisation de chacun,
- La pratique dans une pédagogie blanche,
- Le travail sur les processus de groupe à partir des reflets systémiques qui s’invitent pendant la séance,
- La modélisation de posture en émergence
D’après Carole Shatbold, TSTA en analyse transactionnelle, au sujet de la supervision : « Puisque nous demandons à nos clients d’être responsables d’eux-mêmes jusqu’à un certain point, et de s’impliquer dans le travail, il est de notre responsabilité de nous préoccuper de notre propre santé mentale en nous assurant d’avoir à disposition thérapie et supervision. Là, nous pouvons réfléchir à notre propre croissance émotionnelle et arpenter le chemin que nous demandons à nos clients d’arpenter ».
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